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un entretien avec nicolas langelier
l'avez-vous vue cette petite revue papier aux couvertures colorées, aux jolies poupées, à l'humour déglingué, qui ressort de la pile de littérature gratuite dans le coin de votre planque montréalaise préférée? moi je l'ai vue, je l'ai lue et ça m'a plu...alors voici quelques mots échangés entre p45 et humble. sarah (humble) : pourquoi p45? d'où vient le nom?nicolas (p45) : en G-B c'est le formulaire que tu remplis quand tu quittes ton emploi, c'est comme ton chèque de départ, ta paye de vacances. j'étais en G-B quand j'ai eu l'idée de partir p45 et l'argent qui m'a servi à le lancer c'était l'argent de mon p45. et je voulais un nom qui n'ait pas trop de connotations, un nom assez neutre, auquel chacun peut coller ce que représente pour lui p45. |
s : qui était avec toi quand tu as démarré le projet?
n : j'étais seul quand je l'ai parti. quelques amis m'ont aidé mais je l'ai lancé vraiment tout seul. autour de moi, partir un magazine n'intéressait personne. je rentrais d'angleterre, j'étais un peu coupé de ce qui se passait ici. mais au fil des numéros les gens sont venus se greffer à p45. à chaque numéro des gens restent. là on est une dizaine de collaborateurs sérieux et à chaque numéro il y a des gens qui vont qui viennent. je reste au cOEur mais j'aimerais que l'équipe centrale augmente et ne plus être seul à " porter " le magazine. c'est quand même un poids et une responsabilité que je trouve un peu grande et que j'aimerais partager... j'aimerais que d'autres se sentent impliqués parce que c'est pas évident d'embarquer dans le projet d'une autre personne. s : d'où est venue l'idée?n : ça faisait longtemps que j'y pensais, je dirais que ça fait peut faire même dix ans que j'y pense sous diverses formes. parce que j'ai toujours trouvé qu'à montréal il n'y avait rien d'intéressant même à l'époque où la seule chose qu'on avait " d'alternatif " c'était le Voir, c'était désespérant... quand le Ici a été lancé j'ai eu un peu d'espoir mais finalement c'est retombé assez rapidement à cette époque-là. quand j'étais en angleterre, je me suis dit " faut vraiment faire quelque chose. j'ai pas d'argent, j'ai pas d'équipe mais j'vais l'faire, mais j'vais vraiment me croiser les doigts et espérer que ça fonctionnera. " |